Le sport français change parfois sans bruit, presque à pas feutrés. Il y a dix ans encore, le padel restait confidentiel, cantonné à quelques passionnés. Aujourd’hui, il a conquis les clubs, gagné les villes et s’est invité dans les discussions entre amis. Son ascension fulgurante surprend autant qu’elle séduit : le jeu attire pour sa facilité d’accès, mais aussi pour l’ambiance chaleureuse qu’il installe autour du terrain. À tel point qu’il commence désormais à rivaliser avec des disciplines solidement enracinées, comme le tennis de table. Ce rapprochement étonne, mais il met aussi en lumière des points communs insoupçonnés entre deux mondes que l’on croyait éloignés.
Le padel monte en puissance et dépasse le ping-pong sur le plandes pratiquants et des infrastructures

Le padel connaît une progression spectaculaire. La FFT a annoncé avoir franchi la barre des 100 000 licenciés padel, soit une hausse d’environ 42,7 % par rapport à la saison précédente. En prenant en compte les pratiquants non licenciés, on dépasse facilement 500 000 joueurs en France. Pour ce sport, le nombre de terrains homologués approche les 2 900 unités réparties dans près de 960 clubs.
De son côté, le tennis de table (ou ping-pong) reste très présent, notamment dans les associations sportives et les loisirs domestiques. La Fédération française de tennis de table (FFTT) recense environ 254 000 licenciés pour ce sport. Mais là où le ping-pong prospère dans les foyers, le padel s’impose sur les terrains, avec une offre structurée et des investissements lourds.
On observe ainsi que, en termes de fréquentation sur site et de développement d’infrastructures, le padel dépasse le ping-pong dans le monde institutionnel. Vous trouverez une comparaison complète ici pour mieux visualiser les différences : disponibilité de lieux, modèles économiques, publics visés.
Ce renversement ne s’est pas fait en un jour. Depuis 2015, le nombre de terrains de padel a été multiplié, et beaucoup de clubs de tennis ont ajouté une ou deux pistes de padel pour diversifier leur offre
Les deux sports partagent des principes techniques et cognitifs qui rapprochent leurs pratiquants
Le padel et le ping-pong n’ont pas grand-chose à voir si l’on regarde la taille du terrain. Pourtant, dès que la raquette entre en jeu, des points communs frappants apparaissent. Dans les deux disciplines, il faut des yeux vifs, une main sûre et une capacité permanente à lire l’adversaire. La trajectoire d’une balle n’est jamais anodine : elle est une invitation à deviner le coup suivant.
Le tennis de table développe des réflexes fulgurants. La balle file vite, change d’effet, exige une précision millimétrée. Ce savoir-faire trouve naturellement sa place au padel. Là aussi, il faut dompter la balle, contrôler sa vitesse, jouer sur le rythme des échanges. La différence est que le padel ajoute l’imprévu des murs, qui transforment chaque point en petit casse-tête tactique. Si vous souhaitez plonger dans la structure officielle du ping-pong en France, la FFTT met en ligne toutes les informations utiles sur son site.
Un autre lien fort unit ces deux sports est la pratique en double. Que ce soit derrière une table ou dans une cage de verre, il faut compter sur son partenaire. Savoir quand laisser passer la balle, quand intervenir, et comment construire une stratégie commune. Cette complicité est aussi belle à voir qu’à jouer.
Enfin, l’approche tactique se ressemble. Alterner attaque et défense, déplacer l’adversaire, varier les placements, surprendre par un geste inattendu… Les deux disciplines reposent sur cette danse stratégique où l’on cherche toujours à garder une longueur d’avance.











