On en avait déjà parlé sur le média, le tennis de table brille par son absence sur les grandes chaînes de télévision. Malgré ses 3,5 millions pratiquants (chiffres : FFTT), les efforts de promotion et les réussites médiatiques comme celle de la diffusion des finales du TOP 16 Européen sur la chaîne L’Équipe, la discipline à la balle celluloïd plastique peine tenir à la cadence face aux autres sports.
Le tennis de table classé au 39ème rang des sports les plus diffusés pour l’année 2016
L’étude #sportannualreport 2016 publiée par FAST SPORT vient confirmer ce malaise. Fast Sport est un centre de formation des professionnels du sport business. L’organisme présente chaque année (c’est la 9ème édition) une étude complète sur les retransmissions sportives en se basant sur les données CSA brutes retraitées par leur algorithme. Le calcul est effectué selon plusieurs critères. Les chaînes spécialisées sport telles que BeinSports, Eurosport, MCS, etc.. sont exclues des données CSA hormis les reportages, documentaires, émissions. Concernant La Chaîne L’Equipe, FAST SPORT s’est appuyé sur les données déclaratives de la chaîne plutôt que celle du CSA.
Les Jeux Olympiques et Paralympiques boostent le PING
L’étude de FAST SPORT révèle plusieurs enseignements. Tout d’abord, le contexte général de l’année 2016 qui a vu les Jeux Olympiques et Paralympiques inondés les écrans de télévisions, mobiles et tablettes. Ce sont 4246 heures et 53 minutes de sport qui ont été diffusées sur les 14 médias cités dans l’étude (voir tableau ci-dessus). A titre de comparaison par rapport à la dernière Olympiade en 2012, la diffusion a progressé de 124% soit une augmentation de 2349 heures. Le tennis de table a logiquement profité de cette exposition record et a cumulé à lui seul 7 heures et 27 minutes de diffusion. France 2 a diffusé 2 heures et 44 minutes de PING alors que sa soeur France 3 seulement 22 minutes. La palme est revenue à Canal+ qui a diffusé 3 heures et 29 minutes de tennis de table.
Le PING fait mieux que le rodéo et le Taekwondo
D’un point de vue classement, la discipline aux 213 207 licenciés (113 089 licences traditionnelles – 67 484 licences promotionnelles – 26 640 licences événementielles – Chiffres FFTT) se positionne au 39ème rang des sports les plus diffusés. Si la discipline olympique peut se satisfaire d’être devant le Taekwondo (40ème – 7h19mn) ou le Rodéo (50ème – 2h52), elle reste toujours positionnée derrière des concurrents directs voire même de disciplines dîtes “mineures”. A titre de comparaison, le Badminton se classe au 24ème rang avec 28 heures et 37 minutes de diffusion cumulées sur 4 médias. Au rayon des sports “mineurs”, nous notons la progression du Curling qui dépasse le Ski & Snowboard (21ème – 38h10) en se positionnant à la 20ème place. 44 heures et 7 minutes de curling ont été diffusées en 2016 dont la majorité sur La Chaîne L’Équipe également diffuseur du tennis de table.
Le Curling et la Pétanque font mieux que le PING
Autres sport “mineurs” mais terriblement efficace au niveau médiatique, nous notons la belle place de la Pelote Basque & Cesta Punta qui se classe au 31ème rang (15h06) juste derrière le judo qui cumule quant à lui 15 heure set 31 minutes de diffusion. Nous n’oublierons pas de mentionner le Water Polo (34ème – 12h18) et les “autres sports” (35ème – 10h24) qui se classent également devant le tennis de table. Mais la palme d’or est a remettre à la Pétanque (274h46) qui se permet le luxe de dépasser le Volley(196h25), le Basket (191h29) ou le Tennis (152h54) en se positionnant au 4ème rang juste derrière le trio de tête, Football (847h57), Rugby (530h34) et Cyclisme (336h16).
Une année de transition ?
Si l’étude de FAST SPORT apporte une vision éclairée sur la diffusion des sport en 2016, il n’en reste pas moins que les Jeux Olympiques et Paralympiques ont quelque peu bouleversé les statistiques. De nombreux sports y compris le tennis de table ont vu leur exposition médiatique progresser par le biais des diffuseurs officiels qui étaient alors le groupe France Télévision et Canal+. Quel aurait été alors la situation sans l’évènement planétaire ?
Le salut par les chaines alternatives ?
On s’aperçoit également de la forte poussée des sports “mineurs” tous propulsés par la Chaine L’Équipe. Le tennis de table en a d’ailleurs profité en 2017 avec le TOP 16 Européen. Un mois plus tard, c’est le diffuseur BeinSport qui avait été choisit pour la retransmission des championnats de France. Le média Qatari diffusera également les championnats du monde qui se dérouleront du 29 mai au 5 juin.
Tous ces indices révèlent une piste sérieuse pour l’avenir médiatique du tennis de table. Il ne fait guère d’illusion que la discipline ne pourra pas accéder à court moyen terme aux médias généralistes. Toutefois, il semble évident qu’elle a une carte à jouer sur les médias alternatifs comme L’Équipe, BeinSport ou SFR Sport qui accordent plus de considération aux disciplines dites “mineures”. Il en va aussi de l’intérêt de ces chaînes qui peuvent remplir leur grille de programme facilement et à moindre coût voire même gratuitement comme procède actuellement le tennis de table.
Mais pour cela, le tennis de table devra poursuivre ses efforts d’innovation et continuer à proposer un spectacle de qualité. L’organisation du TOP 16 Européen a été une belle vitrine pour la discipline et a prouvé qu’elle pouvait devenir un sport visuel. Il lui reste désormais à s’intégrer pleinement et régulièrement au sein des grilles de programme en multipliant les formats et la retransmission d’évènements. Ce n’est ni plus ni moins l’avenir de la discipline olympique qui est en jeu. Espérons la voir progresser dans le classement 2017 à défaut de la retrouver une nouvelle fois derrière le Water-polo, la Pétanque ou le Curling..